La méthode Cox®
Le Dr James Cox® est Chiropraticien et spécialisé en radiologie. Il est l'innovateur et l'inventeur de la technique Cox® de flexion-distraction. Il est impliqué dans la recherche chiropratique, en particulier dans des projets fédéraux en collaboration avec l'Université Nationale des Sciences de la Santé, du Centre de Recherche du Collège de Palmer, de l'Ecole de Médecine de Loyola Stritch et des Universités d'Illinois et d’Iowa, etc. Il est aussi membre de la formation post-universitaire de l'Université Nationale des Sciences de la Santé et un interlocuteur privilégié pour un grand nombre de Chiropraticiens au travers de séminaires, ou dans le cadre d'associations ou d'institutions chiropratiques du monde entier. Aujourd'hui, il gère sa clinique de Fort Wayne dans l’Indiana tout en étant particulièrement motivé par l'apprentissage et le partage de sa technique avec ses confrères qui désirent progresser dans le traitement de leurs patients. Il a participé en 1990 avec Scott Haldeman, DC, PhD, MD, à l'élaboration de la deuxième édition du livre « Principes et pratique de la chiropratique » dans lequel un chapitre entier fut consacré à son travail. Il a aussi écrit un livre intitulé « Mal de dos, mécanismes, diagnostics et traitements » dont la meilleure référence actuelle est la sixième édition de 1999 publiés par Lippincott Williams et Wilkins.
Commentaires sur la technique de flexion-distraction
• Tom Bergmann, DC, éditeur de la revue « chiropratique technique », écrit    qu’avec les techniques d'ajustement chiropratique qui sont les plus employées    « seule la flexion-distraction a été décrite et étudiée d'une manière    substantielle dans de nombreux papiers et revue spécialisé ». 
          • La conférence de consensus chiropratique du Mercy Center affirma que la    flexion-distraction est une procédure chiropratique standard et utilisée à    grande échelle. Il y a actuellement un accord général dans la littérature    médicale pour dire que cette technique repose sur des bases mécaniques et    physiologiques rationnelles lorsqu'elle est utilisée de manière appropriée    dans le cadre de traitement de troubles neuromusculo-squelettiques. 
          • En 1993 le comité d'examen national chiropratique américain mis en avant le    fait que la flexion-distraction représentait la troisième technique la plus    populaire.
                          Que se passe-t-il pendant le traitement ?
                            
 
                            
                            Les techniques lombaires : après    un examen complet qui permet aux praticiens de déterminer la nature de    l'atteinte vertébrale à traiter, le patient est allongé sur la table, le but    étant d'entraîner une traction de la colonne    lombaire à la fois locale, tout en mobilisant le segment. Dans cette    perspective, des mouvements de bas en haut sont induits par le praticien    (flexion et extension), ou des mouvements latéraux, ou bien des mouvements    circulaires. Tous ces mouvements s'effectuent très lentement. 
  
  
  
                            Dans certains cas, le praticien maintient les épineuses du dos avec sa main    de manière à isoler le segment vertébral traité. Une partie de la traction    est appliquée manuellement par le praticien à la partie inférieure du dos    d'une manière indolore. Avant d'entamer ce traitement, des tests de tolérance    sont appliqués, de telle manière à ce que le patient supporte le traitement. 
  
  
  
                            Le traitement cervical : le patient est allongé à plat ventre sur la partie    céphalique de la table, dont la technologie permet la traction et la    mobilisation segmentaire du rachis cervical. 
  
  
  
                          De la même manière, le praticien maintiendra l'épineuse de la vertèbre que le    praticien doit traiter, et effectuera une mobilisation associée dans les sens    appropriés. 
Ou avez vous effectué vos études de chiropratiques ?
Je suis diplômé du Collège National Chiropratique de Chicago (NCC, Lombard) depuis 1963, actuellement nommé Université Nationale des Sciences de la Santé.
Pourquoi avoir choisi ces études ?
Depuis l'enfance je voulais être Docteur. J'ai été le témoin de la grande efficacité et de la gentillesse du praticien qui soignait ma mère, et j’ai décidé à l'âge de neuf ans de devenir Docteur. Un hasard de la vie fut que mon beau-père était à la fois Ostéopathe et Chiropraticien. Il m'a recommandé à l'époque de faire un choix définitif entre ces 2 professions. J'ai donc choisi initialement de devenir Cardiologue, jusqu'au moment où un patient se rendit aux urgences de l'hôpital de Saint-Joseph où je travaillais comme aide-soignant, avant d'entrer en phase préparatoire. Ce patient souffrait de troubles cardiaques et ne parvenait pas à les contrôler. Je lui demandais alors ce qu'il comptait faire. Il me répondit alors qu’il irait voir un Chiropraticien à la sortie de l’hôpital. Je fus surpris et lui demandais quelle personne il comptait consulter. Il me répondit le Dr Rodman. Le jour suivant, je revenais au travail avec mon beau-père ; le patient était là, et mon beau-père l'aida. Je fus réellement impressionné et pris la décision à ce moment-là d'étudier la chiropratique, car il y avait encore « beaucoup à faire » en ce temps-là.
Pourquoi avez-vous fait une spécialité en radiologie et en quoi vous a t’elle aidé dans le développement de la flexion-distraction ?
Après avoir été diplômé du Collège National de Chicago en 1963, alors que je commençais mon clinicat avec le Dr Rodman, je fus animé d'un fort désir de continuer à étudier plus à fond la médecine chiropratique. En ce temps là, la seule spécialisation qui existait était la radiologie, et c'est la raison pour laquelle j'entrepris ces études entre 1967 et 1971 et obtint cette spécialité en 1971 (DACBR).
                            C'est au cours de cette formation complémentaire que mon intérêt se développa    dans le traitement de la pathologie lombaire.    Le Dr Joseph Howe, DC diplômé en radiologie, était à la fois mon mentor et    mon instructeur, et me poussa à écrire 10 rapports de cas sur la sciatique que j'avais traitée au    cours de mon apprentissage. Ce fut alors le début des publications et    rapports professionnels de mes soins/traitements, en rapport avec le mal de dos.
                            II Interview (French/English, first part)
                            Cette première partie sera consacrée à Cox® lui-même, sa vie, sa    motivation, les origines de sa méthode, les résultats thérapeutiques issus    des recherches fédérales américaines, et enfin la manière dont il a élaboré    toute sa procédure de soin.  
                          
Interview Proposed by Karl Vincent DC 
                            Member of the French Chiropractic Institute 
                            Editor of www.vertebre.com Certified in Cox® Decompression Adjustment & Manipulation Technique 
Est-il vrai que la « flexion-distraction » partage son origine avec l’ostéopathie ?
Cox's research : http://www.coxtechnic.com/ 
                            
                        Absolument. Ainsi que je l'ai précisé, mon beau-père était un Ostéopathe.    Après ma graduation au Collège National de Chicago, je suis retourné à Fort    Wayne dans l'Indiana, débutant ma pratique professionnelle avec le Dr Rodman.    Peu de temps après, une jeune femme se rendit dans mon cabinet. Elle était    atteinte d'une douleur lombaire sévère avec attitude antalgique. J'ai tenté d'appliquer les soins/traitements    chiropratiques standards avec en particulier le « lombar all » (manipulation lombaire en décubitus latéral). Ainsi    qu'il était suggéré à l'époque en médecine, le disque intervertébral n’était    pas supposé recevoir d'innervation et ne pouvait être douloureux. évidemment,    nous savons aujourd'hui que ces observations sont fausses. Le disque est la    structure lombaire la plus    sensitive. Indépendamment de tout cela, j'ai appliqué mon traitement.    Malheureusement, elle hurla et quant à moi, je fus très perturbé. Sa famille    la fit hospitaliser et une intervention chirurgicale fut effectuée le jour suivant, pour rupture discale. Mon père me dit alors, «    Mon fils, considères-toi toujours en apprentissage ». J'étais d'accord sur le    fait qu'il me fallait trouver un meilleur moyen de traitement que cela. 
Comment l’avez-vous découverte et qu’est ce qui vous a poussé À la développe ?
Le point suivant est de savoir pourquoi j’ai choisi d'étudier et de me spécialiser dans le traitement du mal de dos. J'ai commencé à me spécialiser dans le mal de dos et la sciatique en 1963, puis sont venus le cou et les douleurs radiculaires en 1984 ; et ce, pour les raisons suivantes : après avoir été diplômé en 1963 et major de promotion, je me suis installé en tant que praticien libéral en clinique avec mon père.Je parlais toujours à l'époque de mon choc concernant la patiente que j'avais blessée, et qui eut recours à un traitement chirurgical.
Nous ne connaissions pas bien encore les hernies discales et leurs symptomatologies, et ce fut la raison pour laquelle je n'avais pas reconnu cette hernie discale médiane. J'ai vite réalisé à la fin des années 60, que je n’étais pas le seul Chiropraticien à avoir eu des problèmes avec des patients atteints de radiculopathie sciatique.
L'une des causes    majeures de faute professionnelle chiropratique actuelle concerne toujours la sciatique par hernie discale,    causée ou aggravée par des manipulations en décubitus latéral. 
                            Alors que j'étudiais les techniques d’ostéopathie, je me sentis concerné par    les techniques de distractions et de mobilisations appliquées à la colonne    vertébrale. Les textes ostéopathiques discutaient de la sciatique en rapport avec les hernies discales, et présentaient    des techniques d'ajustement avec longs bras de levier, contrairement aux    techniques chiropratiques employant des bras de leviers courts. Je me    rappelle aussi de mon responsable d'enseignement au Collège National    Chiropratique de Chicago durant mon internat, dont le nom était Floyd    Blackmore, DO. Je me souviens qu'il positionnait certains patients atteints    de mal de dos sévère sur une table spéciale, au début de leurs soins/traitements dans la    clinique réservée aux étudiants, jusqu'à ce que la phase aiguë passe. Il    poursuivait ensuite avec les internes, employant un traitement chiropratique    traditionnel. La table qu'il utilisait était différente de ce que j’avais    l'habitude de voir, et plus tard j’appris qu'il s'agissait de la table    ostéopathique de McManis. Après mes difficultés dans le traitement de la sciatique, j'ai donc commencé à    étudier les livres d'ostéopathie et les techniques de McManis. L'idée m'est    est donc alors venue de mélanger les différents concepts, en particulier    l'approche qui consistait à utiliser de longs bras levier. Cette base m'amena    progressivement à introduire de la distraction sur les segments intervertébraux et des mouvements    respectant l'amplitude physiologique appelés mobilisations. 
  
                            Progressivement, ce mariage des deux concepts évolua vers une issue clinique    personnelle, que j'appliquais aux patients atteints de radiculalgie. Ce sont    les patients atteints de sténose qui représentent le challenge le plus important pour un praticien, qu'elle    soit secondaire à une hernie discale, un processus dégénératif ou d'autres    pathologies comme une hypertrophie des plateaux vertébraux, une arthrose facettaire, une hypertrophie du ligament    jaune, un raccourcissement des pédicules ou une combinaison de ces facteurs.    L'amélioration clinique que je constatais représentait pour moi une véritable    motivation pour écrire, et développait des techniques pour traiter les    atteintes vertébrales sévères, les    atteintes radiculaires ainsi que pour développer des projets de recherche en    cours de développement aujourd'hui. Voici quelques projets et programmes    fédéraux menés par Ram Guduvalli, Docteur en Sciences, issu du Collège    National des Sciences de la Santé, de l'Université Palmer, de l'Université    d’Iowa : 
  1. Biomechanics of Low Back Flexion Therapy 
    Funded by the Department of Health and Human Services, Health Resources and    Services Administration 
    Grant # 18 AH 10001 001 A1 
    A collaborative study of the following institutions: National University of    Health Sciences, Loyola Stritch School of Medicine, University of Illinois,    Auburn University 
  
    2. flexion-distraction Decompression vs Non – Operative Medical Care of Chronic Low Back    Pain 
    Funded by the Department of Health and Human Services, Health Resources and    Services Administration 
    Grant # 2 R18 – AH – 10001 - 04 
    A collaborative study with National University of Health Sciences, Loyola    Stritch School of Medicine, Orthosport Physical Therapy, Inc 
  
    3. Chiropractic vs. Medical Care for Chronic Neck Pain 
    Funded by the Department of Health and Human Services, Health Resources and    Services Administration 
    Grant # 1 R1 8HP 10011 – 01 
    A collaborative study with National University of Health Sciences, Palmer    Center for Chiropractic Research, Loyola Stritch School of Medicine,    Orthosport Physical Therapy, Inc 
  
    4. Comparison of Side Posture Adjustment, flexion-distraction Decompression Manipulation,    and Medical Care for Low Back Pain. 
    Funded by the Department of Health and Human Services, Health Resources and    Services Administration 
    A collaborative study with Palmer Center for Chiropractic Research, National    University of Health Sciences, and the University of Iowa 
                          Quelles sont les motivations qui vous ont menées à un tel engagement dans la recherche vertébrale ?
Ma motivation première est liée à cet accident avec la jeune femme souffrant de hernie discale, ainsi que je le signalais précédemment. Plus important encore, il faut rappeler que 94% des manipulations sont pratiquées par les Chiropraticiens aux USA, et la moitié des personnes atteintes pour la première fois de mal de dos ou des membres verront un Chiropraticien. 60% des souffrances vertébrales sont traitées par des Médecins, et 40% par les Chiropraticiens, ainsi que mentionné par Saal dans le journal Spine de 1997. Il s’agit d’une responsabilité majeure qui nécessite des programmes de recherches dans nos institutions, dans le but de développer et de découvrir les techniques manipulatives les plus efficaces pour les patients. D’autre part, il faut rappeler que le mal de dos représente l’affection la plus traitée entre 20 et 50 ans et qu’à peu près une personne sur deux aura un épisode vertébral douloureux une fois par an. Ceci coûte beaucoup d’argent, ¼ des patients malades absorbe 95% de ces dépenses dans la pathologie vertébrale commune. En 1998, Luo a écrit dans le journal Spine 29(1) que le montant total lié au mal de dos aux états-Unis atteignait 90.7 milliards de dollars ainsi que 26 milliards de dollars en coûts annexes. Carey écrit aussi qu'environ un quart des patients absorbe 95 % du coût concernant le mal de dos. Ces patients représentent en fait des atteintes de lombalgie chronique avec hernie discale, ou d'autres pathologies sténosantes. C'est sur ce quart de patients que la chiropratique doit accentuer sa recherche pour améliorer sa méthode de traitement. C'est ma motivation. La profession, actuellement, traite en priorité les 75 % de patients qui n'absorbent que 5 % des dépenses. La chiropratique doit aider cette minorité « coûteuse » et ces souffrances humaines. Il faut également garder à l'esprit que si mes protocoles permettent d'améliorer la santé du 1/4 des patients représentant 95% des coûts, elles permettent également d'améliorer cliniquement avec de bons résultats les trois quarts des patients représentant 5% des coûts.
Cette procédure est associée à l’idée qu’il s‘agit avant tout d’une technique de traction. Est-ce vrai ?
Oui. Permettez-moi de définir mon idée de la flexion-distraction contre la traction. La traction est l’application d’un vecteur de force longitudinale sur la colonne vertébrale, comme c’est la cas avec les ceintures lombaires accompagnées d’un moteur électrique de traction. A la différence, la flexion-distraction consiste à appliquer un vecteur de force sur un segment spécifique, et non pas sur toute la colonne vertébrale. La distraction est induite spécifiquement par le chiropraticien en contactant l’arche postérieure et l’épineuse à un niveau segmentaire, tout en la stabilisant et en appliquant une force de traction reliée par la partie caudale ou céphalique de la table.
Elle est aussi qualifiée de « technique manipulative Cox® de décompression ». Comment définiriez-vous cette procédure ?
 La technique Cox® de décompression se    définit comme une force vectorielle spécifique longitudinale, entraînée par    un contact sur l’épineuse d’un segment donné, tout en le stabilisant et en    appliquant une force de traction reliée par la partie caudale ou céphalique    de la table. Cela crée un mouvement de pompe sur le disque intervertébral et    entraîne les effets suivants : 
                            1. Augmentation de l’espace discal avec diminution des tensions sur l’anneau    fibreux et le nerf rachidien par augmentation du diamètre du trou de    conjugaison et amélioration de la circulation locale. 
                            2. Chute de la pression intradiscale de + 25 mm Hg à –39 mmHg/-192mm Hg dans    le nucleus pulposus. 
                            3. Le volume du trou de conjugaison augmente dans une proportion de 28%. 
                            4. Restauration des amplitudes de mouvements dans les articulaires    postérieures par mobilisation + traction concomitante. 
  
                            Cette procédure que j’ai innovée s’est donc élaborée au travers d’un mariage    de techniques chiropratiques et de principes ostéopathiques mis en avant par Alan    Stoddard, DO, dans son livre « Technique Ostéopathique » écrit à partir d’une    technique élaborée initialement par McManis, au début des année 1900. Il    s’agit d’une procédure manipulative douce, non forcée. Depuis la mise en    place de ma technique, je n’ai cessé de l’améliorer à l’aide d’un matériel me    permettant d’intégrer tous les aspects de la procédure d’ajustement.    Aujourd’hui, des ingénieurs et des chercheurs contribuent à une meilleure    connaissance de mon travail, en particulier par des programmes de recherches    fédéraux dont nous parlerons plus loin. 
  
                            Recherches de Cox® (Cox's research) : http://www.coxtechnic.com/  
Peut-on dire que cette technique associe trois composantes principales une traction (1) segmentaire (2) combinée à la mobilisation (3) ?
Absolument. Ainsi que décrit plus haut, je commence par appliquer une force de traction longitudinale afin d’augmenter l’interespace discal, diminuer la pression intradiscale et augmenter le volume du trou de conjugaison. A partir de cet état de décompression, les facettes sont placées dans un mouvement d’amplitude physiologique, grâce à des mobilisations. La raison pour laquelle la mobilisation est appliquée sous décompression tient au fait que cette dernière ouvre les canaux rétrécis de manière manifeste. Pendant cette ouverture, les articulaires postérieures ont beaucoup moins de chance d’entraîner une compression des éléments nerveux.
Quelles sont les indications pour lesquelles la flexion-distraction apportent plus de bénéfices que la manipulation ?
 Ainsi que je le mentionnais dans une    question précédente, un certain nombre de patients atteints par des pathologies vertébrales variées ne peuvent    tolérer un traitement par manipulation avec impulsion. Il s'agit avant tout    de discarthrose évoluée, d'arthrose facettaire, de sténoses, d'ostéoporose avec ou sans fracture par compression,    des blocs vertébraux congénitaux    ou acquis, d'hyperostose diffuse idiopathique, de spondylarthrite    ankylosante, ou de colonne vertébrale normale qui, quelle que soit la raison,    ne peuvent supporter des manipulations classiques. 
                            
                          Je voudrais citer une recherche récente qui comparait mon travail à la    kinésithérapie dans le cadre de lombalgie chronique. Ce papier fut transmis    par Guduvalli et Coll à la « Société Internationale d'Etudes de la Colonne lombaire » en juin 2004, au    Portugal. Ce papier était un travail en collaboration avec l'Université des    Sciences de la Santé, l'Université Palmer, l'Université Médicale de Loyola,    la kinésithérapie d’Orthosport et l'hôpital de Hines VA. Les patients    atteints de lombalgie de plus de trois mois été traités soit par    flexion-distraction, soit par des exercices thérapeutiques de manière    randomisée. Les deux groupes ont obtenu une amélioration significative de la    douleur, bien que la flexion-distraction donna un meilleur résultat sur la    douleur. Plus précisément, les patients chroniques atteints de symptômes    modérés ou sévères ont eu une amélioration supérieure avec ma technique,    alors que les patients atteints de douleurs récurrentes, de modérées à sévère    , eurent une amélioration supérieure avec des exercices thérapeutiques. Une    autre découverte d'intérêt majeur concernait les patients atteints de radiculopathie dont le soulagement    était largement supérieur avec la flexion-distraction qu'avec les exercices.    Il s’agissait d’une recherche fédérale en rapport avec les services    d'administration et de ressources de la santé (Grant # R18 AH 10001). 
Quel est sur un plan physiologique la différence avec les ajustements ou manipulations classiques ?
 La technique Cox® de décompression est une    procédure manipulative douce, à long bras de levier, avec distraction    longitudinale des segments intervertébraux.    Les manipulations de hautes vélocités et de courtes amplitudes (HVLA) sont    des techniques impulsives avec des bras de leviers courts. Les 2 techniques    visent à rééquilibrer les segment vertébraux adjacents dans un état biomécanique physiologique. Malgré tout, une certain    nombre de patients atteints d’ostéoporose, de discarthrose évoluée,    d’ankylose, d’arthrose facettaire, d’hyperostose diffuse idiopathique (DISH),    de collagénose, de polyarthrite rhumatoïde, de fracture par tassement, de    spondylarthrite ankylosante sont des patients pour lesquels les techniques de    HVLA ne peuvent être pratiquées, mais qui recherchent tout de même des soins/traitements    chiropratiques. D’autre part, les chiropraticiens américains sont confrontés    à la vague de patients dit de « baby boomer » des années 46 à 64 ; de plus    ces personnes sont souvent atteintes des pathologies précédemment citées. Ils    veulent être ajustés, mais non pas avec des techniques impulsives à court    bras de levier. Dans ce cas, les techniques de flexion-distraction sont    appropriées.;
                            
                            Que dire du phénomène de cavitation ? Est-il indispensable pour une    manipulation réussie ? Non. Regardez la recherche de Hurwitz issue du Journal    JMPT 27(1) de janvier 2004 intitulé : « Réactions adverses aux traitements    chiropratiques et effets sur la satisfaction des patients cervicalgiques    (UCLA neck pain study) ». Dans ce papier issu de l’école publique et de    l’université de Californie du sud UCLA, 960 patients présélectionnés atteints    de cervicalgie et de maux de tête furent choisis en aveugle soit pour un    traitement par manipulation avec impulsion, soit par mobilisations. 85    patients rapportèrent un total de 212 effets secondaires. Il fut observé 120    effets secondaires chez 48 patients traités par manipulation avec impulsion,    et 92 effets secondaires chez 37 patients mobilisés. L’augmentation de la    douleur et des maux de têtes étaient les effets les plus couramment    rapportés, puis la fatigue, des irradiations douloureuses et des vertiges.    Ceci semble indiquer que les techniques cervicales avec impulsion montre un    risque plus élevé de complications mineures, par rapport à l’utilisation des    mobilisations qui pourrait prévenir des risques plus sérieux, tel qu’un    accident vertébro-basilaire. Les symptômes associés à une insuffisance vertébro-basilaire    sont les vertiges, les nausées, les vomissements, l’altération de la vue, or    ce sont ceux qui ont été retrouvés dans cette étude randomisée après    manipulation. Ces symptômes fréquemment associés aux accidents vertébraux basilaires, après manipulation    cervicale, apparaissent en général dans un délai de 24h après le traitement.    En résumé, Hurwitz et Coll affirment « que les risques de réactions sont plus    importants après manipulation qu’après mobilisation. Les Chiropraticiens    peuvent donc réduire le risque iatrogène et la satisfaction du patient, voire    même les résultats cliniques en mobilisant plutôt qu’en manipulant le cou de    leur patient » . Ce papier corrobore mes conclusions et résultats cliniques. 
  
                            Une autre question est souvent posée: le craquement est-il nécessaire pour    réussir le traitement ? Flynn et Coll ont écrit un article intitulé, « Le    craquement articulaire n’est pas nécessaire pour un traitement réussi    utilisant les techniques de haute vélocité et de faibles amplitudes chez les    individus souffrants de mal de dos ». Ceci fut publié    dans Arch of Phys Med and Rehabil 2003 Jul;84(7). Ce papier fut écrit au    Texas (US Army-Baylor University Graduate Program in Physical Therapy at San    Houston). 71 patients atteint de    lombalgie commune (sans radiculalgie) furent traités par manipulation de la    région sacro-iliaque avec craquement. Il n’y avait aucun rapport entre le    craquement et le gain d’amplitude de mouvement, la douleur et les    incapacités. De plus, la présence du craquement n’augmenta pas les chances    d’amélioration par traitement manipulatif. 
La flexion-distraction est une technique qui nécessite l’emploi de table spécifique. Quelles sont les particularités techniques de ces tables que vous avez créées ?
 Cox's table : http://www.coxtable.com/ 
                            
                            En 1973, j'ai proposé la première table de flexion-distraction. Elle avait    été fabriquée et distribuée par la Société Chiro-Manis en collaboration avec    Jim Barnes, un Ingénieur. En 1984, la Compagnie Williams développa la table    Zenith Cox. Puis en 2000, partant du constat qu'il fallait faire évoluer    cette table en rapport avec les dernières recherches et du manque d'intérêt    de cette compagnie, je me suis engagé auprès d'une nouvelle équipe    d'ingénieurs, afin d'élaborer des changements appropriés, et nous avons créé    la table Cox® avec l'entreprise « distraction LLC ». Le succès de cette    septième génération de table fut commémoré à la « corporation Track » qui    prit en charge la distribution à partir de juillet 2004. 
  
                            Dans cette dernière génération de table Cox® produite par « corporation track    », j'ai incorporé des éléments de sécurité (boutons d'arrêt pour le patient,    boutons d'arrêt en descente de la colonne vertébrale, bouton antidouleur si    celle-ci apparaît pendant le traitement) ainsi que des éléments utiles, comme    le contrôle de l'élévation de la table, la tension des ajustements, un bouton    de contrôle au doigt de la traction axiale) qui se retrouvent tous sur la bar    de contrôle tenu par la main du praticien ; il existe aussi un contrôle au    pied de la distraction et des éléments de confort pour le patient, ainsi que    pour l'ergonomie du patricien, notamment pour éviter un éventuel syndrome du    canal carpien ou des douleurs dans le bras. 
  
                            La table Cox® : http://www.coxtable.com/  
Aujourd’hui, un grand nombre de Chiropraticiens aux Etats-Unis et dans le monde utilise cette procédure de soin. Pourriez-vous nous dire avec exactitude quelle est la proportion de cette utilisation et la raison de ce succès ?
 Un rapport issu du Conseil d'Administration    des Examens Nationaux Chiropratique (NBCE) en 1993 montrait que 53 % des    Chiropraticiens Américains utilisaient la flexion-distraction. Une mise à    jour de ce même comité datant de 2000 rapporte que 60 % des Chiropraticiens    utilisent désormais cette technique dans leur pratique quotidienne. Je    voudrais tout de même expliquer qu'il y a une différence notable, entre le    fait d'utiliser une technique, et d'être compétent dans cette utilisation.    Une grande partie de ma responsabilité est d'entraîner les Docteurs dans    l'application de mon travail. 
                          
                          Mon sentiment est que la flexion-distraction est utilisée, parce que la    recherche et la science montrent des résultats significatifs et une grande    sécurité. Il existe en plus des résultats thérapeutiques fiables dans des    atteintes vertébrales spécifiques.    Les Chiropraticiens utilisent cette technique de soin dans le but de soigner    les patients qui recherchent des techniques douces et qui sont atteints des    pathologies dont je parlais précédemment. De la même manière, les    Chiropraticiens considèrent cette technique comme ergonomique, minimisant le    stress lié à leur activité, tout en augmentant leur longévité    professionnelle. 

Comment les chiropraticiens sont ils formés à cette technique ?
 A l’heure actuelle, il y a environ 1500    praticiens certifiés dans le monde. Il y a une liste sur le site suivant :    www.coxtechnic.com/referrals.html. Ces Chiropraticiens ont fait un effort    pour venir compléter un programme de certification et passer un examen à    l'Université Nationale des Sciences de la Santé (NCC, Chicago) afin    d'affirmer leur compétence dans l'emploi de cette procédure. 36 heures de    cours sont nécessaires à l'étude des mécanismes et du diagnostic des différentes    pathologies vertébrales, ainsi que    les techniques de soin, et sont obligatoires avant de passer l'examen. Cet    enseignement se fait sur deux week-ends de 18 heures chacun. Le premier    week-end s'effectue chez moi à Fort Wayne en Indiana, où je présente 15 à 20    patients atteints de pathologies, comme des hernies discales, des sténoses vertébrales, des myélopathies, des atteintes discales    dégénératives, des anomalies transitionnelles, des spondylolisthésis, des    scolioses et d'autres pathologies comme l'hyperostose diffuse idiopathique,    des tumeurs, la maladie de Scheurmann et bien d'autres. Cette première partie    correspond à l'étude d'un livre dans un environnement clinique. Beaucoup de    Chiropraticiens disent qu'il s'agit d'un des meilleurs séminaires qu'ils ont    effectué, et certains ont affirmé avoir encore plus appris au cours de cette    formation pratique qu'ils n'ont jamais faite tout au long de leurs études. La    seconde partie se passe à l'Université Nationale des Sciences de la Santé ou    des enseignants spécialisés en flexion-distraction entraînent des élèves à    cette technique 50 % de leur temps. 
Cette formation « diplômante » assure aux praticiens et aux patients un    niveau d'éducation standard et correct dans l’application de cette procédure    de soin. Ceci est à la base d'un rapport de confiance entre Chiropraticiens    et patients dans le cadre de la prise en charge de leur santé, entre des    mains compétentes. 
Pourrait-on dire que votre travail ne consiste pas en une simple description d’une technique de soin, mais plutôt d’une approche globale biomécanique, pathologique, et psychologique du mal de dos ?
Mon travail n'est pas simplement l'application d'une technique. Il s'agit d'une compréhension globale du mécanisme, du diagnostic et du traitement du mal de dos.
Oui, chaque patient qui vient pour se faire traiter apporte avec lui/elle une historique où la colonne vertébrale a pu être traumatisée à travers les activités de la vie quotidienne, un accident de la route ou un stress physique au travail. En tant que Chiropraticiens, nous devons comprendre la biomécanique de la colonne vertébrale, reconnaître les divers symptômes de pathologies diverses, faire un diagnostic spécifique, et mettre en place le traitement adapté. Rappelons tout de même, qu'un bon nombre d'atteintes vertébrales ne sont pas toujours soignées, mais contrôlées. Après qu'un patient ait été atteint par un processus discal dégénératif ou soit né avec une anomalie congénitale, elles/ils auront toujours une limitation vertébrale. À travers l'école du dos, nous apprenons à nos patients à bouger de manière ergonomique, de telle façon à prévenir le mal de dos. Il est important que les patients suivent cette école du dos, pour comprendre quelle est leur atteinte, et les conditions nécessaires pour que le praticien et le patient obtiennent un soulagement maximum.
Fin de la partie I/3.
La seconde partie sera plus technique. Elle permettra de rentrer dans le détail et de comprendre quelle est la démarche diagnostique de ce chercheur et clinicien. Nous insisterons en particulier sur l'intérêt de la flexion distraction décompression sur la pathologies discale. Il nous donnera son avis sur tous les autres outils thérapeutiques utilisés dans la pathologie vertébrale commune, que ce soient les manipulations vertébrales, les exercices thérapeutiques, les injections cortisoniques et autres traitements.

 